Trek (au Népal)
Le Népal est LE pays pour faire des treks, et son tourisme s’est organisé principalement autour de cette activité. Toutes les zones intéressantes pour les randonneurs ont été décrétées « parcs nationaux », dont l’entrée est payante. Bien que des manifestations dans le pays critiquent l’utilisation faite de cet argent, nous avons trouvé le parc bien entretenu et assez organisé.
Notez qu’un trek n’est absolument pas lié à l’alpinisme !! Il ne vous faut aucun matériel (sinon de bonnes chaussures) ni aucune compétence ou expérience quelconque (sinon celle de mettre un pied devant l’autre).
AVERTISSEMENT : Les informations concernant le Népal datent d’AVANT LE TREMBLEMENT DE TERRE de 2015. Par ailleurs, elles proviennent de nos expériences lors de nos différents treks au Népal (ABC et nord de Katmandou-hors parc national), en Birmanie (kalaw-Inle Lake) et en Inde (Marka vallée-Leh). Nous avons tenté de généraliser notre expérience à l’ensemble des treks en Asie, mais il est important de prendre vos informations dans les agences locales, auprès des « délivreurs de permis », de votre guesthouse et des autres voyageurs.
Trekker : à la bonne saison
La saison idéale pour trekker se situe autour d’octobre-novembre. En revanche, évitez l’été (mai-août) à cause des moussons. Nous étions dans les Annapurnas en mai. On a du marcher une journée sous la pluie (pas agréable et boue, mais rien de terrible), et on a passé une journée repos pendant laquelle il est tombé des cordes pendant quelques heures. (À Pokhara même, pluie et parfois orage en fin d’après-midi, rien de bien méchant).
Trekker : permis, assurance, fonctionnement
Les prix d’entrée varient selon les sites : les Annapurnas coûtent 30€ (assurance+permis), le haut Mustang s’envole à 500$ + 50$ par jour… Vous trouvez donc une large gamme de budget ! Les papiers nécessaires s’obtiennent sans délais. Demandez les adresses dans les agences de voyage, et vérifiez les horaires d’ouverture !! Prévoyez des photo d’identité.
En pratique, quand vous rejoignez la zone de trek en bus, le bus s’arrête au check-post, et tout le monde descend faire poinçonner son permis de trek et assurance. Puis vous remonter dans le bus et vous redémarrez (démarche très rapide). Tant que vous êtes à l’intérieur du parc, vous pouvez y rester. Mais si vous repassez un check-post (le même ou un autre), vous ne pouvez plus re-rentrer. Il vous faut un nouveau permis et assurance.
Cette « assurance » n’est qu’un papier nécessaire. C’est juste un nom. Disposer d’une assurance voyage ne permet en rien d’éviter des frais.
NB : Demandez un ticket ou n’importe quelle preuve de payement dans le bus et conservez-le ! Le retour vous sera facturé plus cher, et il est bon de pouvoir le prouver pendant vos pourparlers.
Les guides et les porteurs
Nous avons choisi de partir seuls, sans guide, sans porteur, sans cuisinier et sans âne. Et franchement il n’y a AUCUN problème. À chaque village vous trouvez des panneaux représentant sommairement les villages alentours et les routes principales, avec une estimation du temps de marche. Ce temps est toujours compris entre une et trois heures. Il n’est donc pas nécessaire de planifier vos étapes. Si vous le sentez, vous continuez ; sinon vous restez là pour la nuit.
Pour le chemin à suivre, nous avons le souvenir d’avoir hésité 3 fois (en10 jours). Et chaque fois, on a croisé des gens, locaux ou randonneurs, qui nous ont indiqué la route. Un guide paraît donc superflu. Mais si vous choisissez d’en engager un, assurez vous qu’il parle un bon anglais, et qu’il ait des choses intéressantes à raconter sur la région, la faune, la flore, etc.
Pour les porteurs, cela dépend de votre condition physique surtout. Mais en aucun cas vous n’êtes obligé d’emporter TOUT avec vous. Les guesthouses sont plus qu’habituées à garder les sacs pendant que vous trekkez. Vous les récupérerez intacts à votre retour. N’emportez donc que le nécessaire.
Les logements
Vous en trouverez sans aucune difficulté tout au long de la route (Annupurna base camp : max toutes les 3 heures de marche). Comme pour le reste, les prix augmentent en altitude, mais il est possible de négocier : si je reste dans ta guesthouse pour souper et pour petit-déjeuner, tu me fais la chambre gratuite ? Parfois oui, parfois non, parfois grosse réduction. Bon à savoir
Prix que nous avons payés : entre 100 et 300 Rp.
Si vous prévoyez de planter votre tente : n’espérez pas être quitte de tout payement ! Et franchement, vu le nombre et le prix des chambres, ce nous semble beaucoup d’embarras que de se charger de tout ce matériel supplémentaire.
NB : l’eau chaude sous la douche vous est comptée en supplément (100-200Rp). Même si vous trouvez ça scandaleux, s’en passer est difficile. Sans ça, c’est l’eau du ruisseau, vraiment glaciale !
Quoi emporter ?
Le minimum ! Tout ce que vous prenez, vous le portez. C’est ici plus vrai que jamais !
Des vêtements chauds : t-shit à longues manches, pantalon, polar, manteau de pluie, leggins. Il est important de s’habiller par couches à enlever facilement : bien qu’il fasse froid (surtout la nuit), en journée et en marchant, il fait bien chaud et vous transpirez beaucoup. Pour la nuit : pyjama d’hiver. Les couvertures sont fournies dans les loges, mais un sac à viande et/ou un sac de couchage (duvet) supplémentaires ne sont jamais de refus ! Pour certains treks, gants et bonnets ne sont pas superflus (se renseigner, possible d’en acheter sur la route).
Si vous ne possédez rien de tout cela, pas de souci : les villes aux abords des treks regorgent de magasin de randonnées, à des prix bien plus intéressants qu’en Europe.
Nourriture : vous trouvez des villages tout le long du chemin, avec petits magasins et restaurants à chaque fois. Mais plus vous grimpez… plus les prix grimpent ! (Normal, l’accès est difficile, les régions les plus hautes n’étant même plus accessibles aux ânes). Les plats dépassaient 600Rp au sommet ; un réchaud et des noodles, du thé (et du miel) vous permettront donc de belles économies. Pensez aussi aux apports en sucre pendant l’effort : fruits séchés, barres de céréales, etc.
Pour l’eau : eau des rivières avec pastilles micropur. Au-delà de 3000-3500m il n’y a plus de troupeaux, nous avons considéré donc que l’eau des rivières est pure. Sinon, eau filtrée/bouillie dans les villages pour remplir sa bouteille. Sinon eau minérale (le plus cher et le plus lourd). Considérez l’achat d’une poche d’eau à placer dans votre sac à dos, reliée à un petit tube auquel vous buvez, par petite quantité, sans vous arrêter de marcher. Beaucoup plus pratique et adapté qu’une gourde ou une bouteille.
Brols supplémentaires : du papier toilette ( !!! 18Rp le rouleau en plaine, 230Rp au sommet!!!!), poudre à lessiver, corde pour le linge, trousse de toilette, trousse de secours (voir ci-dessous). Anti-moustique superflu en altitude.
Aspects médicaux : assurance, trousse de secours, mal d’altitude
Une assurance voyage me semble plutôt indispensable pour trekker (« l’assurance » dont vous avez besoin pour entrer dans le parc national n’est qu’un papier administratif au nom mal choisi, il ne vous couvre pas). Une mauvaise glissade est vite arrivée, et un os cassé sans la mutuelle derrière, ça coûte hyper cher ! Si en plus vous ne pouvez plus marcher, c’est avec l’hélico qu’on vous ramène à la civilisation, et ça, pour nous en tout cas, c’est franchement hors budget.
Sans entrer dans la parano cependant, il me semble judicieux d’emporter une trousse de secours comportant désinfectant et pansement (en cas d’écorchures), pansements spéciaux (pour les cloques), anti-douleur et anti-inflammatoire (en cas de foulure ou casse). NB : en cas de foulure à la cheville, vérifiez que rien n’est cassé, et remettez votre chaussure bien serrée. Sinon vous gonflerez, vous ne saurez plus remettre ladite chaussure, et vous devrez marcher sur votre mauvais pied en chaussette…
Dans les basiques : pensez à bien vous étirez, longuement, à chaque pause, en particulier quand vous vous arrêtez pour la nuit. Ça paraît bête, mais marcher avec des crampes, c’est l’enfer.
On vous parlera aussi sûrement du fameux mal d’altitude. Pas d’affolement prématuré. Simplement si vous vous sentez mal (nauséeux, faiblot, vertige, tête qui tourne, essoufflement trop rapide, etc.), n’insistez pas. Il est conseillé de redescendre 500m et de passer une nuit pour s’acclimater. Si ça ne va pas mieux après une nuit (ou deux), rentrez en ville.
Mendicité en trek
À l’entrée des villages, vous trouverez souvent des panneaux demandant aux randonneurs de ne pas donner de sucreries aux enfants. Et pour cause ! Chaque enfant qui vous voit se ruera sur vous pour vous réclamer discrètement (sinon il faut partager, ou se justifier devant les adultes) des « chocolate » ou des « sweet » (douceurs, bonbons). Gare aux caries !
Un trek hors des sentiers battus
Franchement, on le conseille plutôt aux personnes expérimentées : les bonnes cartes ne sont pas simples à trouver, les locaux vous annoncent des temps de marche absolument pas réalistes, peu de magasins sur la route et pas toujours autant de rivières ou de villages qu’on le voudrait (pour l’eau), chaleur (toutes les zones intéressantes en altitude sont situées dans des parcs nationaux). Si vous tenez malgré tout à faire l’expérience, il vous faut indispensablement, en plus de ce que nous avons cité plus haut, une bonne carte, une boussole (qui fonctionne ! Les smartphones c’est pas encore ça!), … et beaucoup d’eau !
Trekker intelligemment
Dites vous que vous n’avez rien à prouver à personne. Donc allez-y doucement et à votre rythme. Et regardez autour de vous, vous êtes dans l’Himalaya, bordel !