Voyage dans l’empire du milieu
Départ à Hong Kong
Hong Kong est un « pays » au statut vraiment à part! Ancienne colonie britannique, l’île a été rétrocédée à la Chine en 1997, obtenant (avec Macao) le statut très particulier de « région administrative spéciale », un statut de transition et d’autogestion censé durer 50 ans, pour évoluer vers un rattachement progressif à la Chine, ce que beaucoup de Hong Kongais ne veulent pas!
Par ailleurs, Hong Kong dispose d’un territoire 30 fois plus petit que la Belgique, pour une population de 7 millions d’habitants! (Avec le plus haut QI moyen et la plus grande espérance de vie au monde!)(#wikipédia). Hong Kong manque cruellement d’espace pour son développement urbain… en conséquence, les prix de l’immobilier flambent et les familles s’entassent.
Ceci explique sans doute en partie pourquoi Hong Kong est ne destination plutôt chère! Après avoir passé quelques nuits en couchsurfing (chez une femme de notre âge, vivant avec ses parents et sa grand-mère… wouhou l’éclate pour elle!), nous cherchons des options bon-marchés dans la ville. Mais trouver un logement à prix raisonnable s’avère plus complexe que prévu! Après quelques tentatives, nous nous posons un peu et cherchons des conseils sur d’autres blogs. Nous découvrons ainsi le chungking mansion, un ensemble de d’immeubles (4 blocs) dont les différentes parties sont détenus par différentes communautés, chinoises, indiennes, marocaines, etc. Le lieu n’est pas forcément réputé pour la sécurité mais bien pour les prix; nous y allons. Nous traversons le rez-de-chaussée en quête d’un ascenseur, traversant des rangées de magasins et de restaurants dont les senteurs et les saveurs nous propulsent soudainement deux années en arrière en Inde! On en est tout émus…
On trouve une chambre chez un hôtelier Indien, qui ne jugera pas du tout utile de nous prévenir que les samedis sont plus chers que les jours de semaine, et les dimanches plus chers que les samedis. Nous tentons de négocier, arrivons à un accord, allons payer au comptoir… et voyons le prix plein s’afficher, doublé d’une mauvaise foie à toute épreuve quand nous lui signalons… dégoûtés mais n’ayant pas vraiment le choix, on paye et on va s’enfermer dans nos quartiers.
Dès que nous mettons le pied dehors (dans la rue), on nous propose des montres sous le manteau. Lorsque Scott se balade, on ne cesse de lui proposer de la weed… (on a compté jusqu’à 7 fois en 150m).
Nos balades nous amènent dans les quartiers des musées et près des quais. De ferries gratuits relient les îles entre elles et offrent un bon panorama sur la ville, appréciable surtout le soir. Nous prenons également une journée pour nous rendre à Tian Tan (île de Lantau) en téléphérique, pour observer la ville d’en haut et découvrir un très gros bouddha de bronze (32m pour 250kg…) qui domine sereinement les environ depuis le sommet d’une colline. Lorsqu’on sort de téléphérique, il faut traverser un village de boutiques touristiques plutôt agréable en fin de compte, arriver près du grand portique, grimper les marches des plateformes circulaires successives (toujours marcher dans le sens horloger) et enfin admirer la statue de près… Sur le chemin du retour, n’oubliez pas de passer par le temple pour allumer un bâton d’encens.
Nous prenons également le temps de découvrir quelques temples et parcs, notamment le couvent de chin lin dans le parc nan lian, particulièrement vaste et agréable.
Nous ne sommes restés qu’une semaine à Hong Kong, qu’au final nous avons principalement passée dans notre chambre, à attendre que la pluie cesse et à nous blâmer nous-même de tellement aller au Mac Donald… avant d’y retourner encore par manque d’options bon-marchés. Certes, on a un peu le sentiment d’être passés à coté. Mais en même temps après deux ans d’exploration, une semaine de repos peut vraiment faire du bien… Et puis après tout, on a goûté du canard laqué, et la cuisine fait partie de mon top-list des aspects à découvrir dans chaque pays!
Après cette semaine plutôt inactive, nous nous envolons vers la grande Babylone Chine! Aaaah la Chine! En un sens, la Chine est tout le contraire de Hong Kong: immense, à la fois rurale et profonde, et urbanisée et tentaculaire, polluée aussi. La population chinoise… est de toute évidence largement dominée par la génération de l’enfant unique. C’est un peu difficile à décrire, mais ils ne font pas attention aux gens autour d’eux, ne se décalent pas pour vous laisser passer, s’imposent pour entrer dans les transports, ne s’inquiètent jamais de savoir si la cigarette incommodent leur entourage direct, et parfois ils crachent…. (apparemment le problème était bien plus fort avant, à tel point que pour les JO de Pékin, le gouvernement à distribuer des prospectus sur les règles de politesse à l’occidentale, et organisé une journée sans crachat…). Néanmoins, beaucoup vous aident s’ils le peuvent (s’ils parlent anglais pour commencer).
La Chine regorgent de sites exceptionnels, et le visa touristique dure… un mois! Seulement un mois pour un pays aussi énorme, comment choisir où aller? Comme point de départ nous avons passé en revue les sites listés par l’Unesco: on les a classé selon leurs ressemblances et leur localisation, et de là on a tenté de faire un itinéraire gérable… Mais c’est un processus qui prend du temps!
Nous choisissons donc d’atterrir à Kunming, dans la province du Yunnan, à la frontière de l’Asie du Sud-Est. Une région qu’on nous a chaudement recommandée pour ses paysages et ses villes anciennes.
Kunming est une très grosse ville chinoise. On y passe quelques jours en couchsurfing, et passons la majorité de notre temps dans la ville à tenter de trouver une carte sim et comprendre les tarifs, ce qui n’est vraiment pas une mince affaire en Chine! On prend néanmoins le temps de se balader par-ci par-là, de découvrir un grand parc où il se passe toujours quelque chose (danses en groupe, musique, petites performances, etc.), et de découvrir le temple de Yuantong (l’une de seules attractions qui nous tentent dans la ville), massifs et impressionnant, aux couleurs plus peps qu’à Taïwan (des couleurs qui rappellent les temples indiens) et aux structures de poutres et de toits si complexes…
Kunming est aussi connue pour être le point de départ vers des rizières magnifiques (mais nous sommes à la mi-janvier, et l’hiver n’est pas la meilleure période), et des formations rocheuses abruptes (mais nous avons prévu d’en visiter d’autres, encore plus impressionnantes).
De Kunming, nous rejoignons Lijiang, une ville ancienne tout droit sortie d’un film historique! Après nous être dûment acquittés du prix d’entrée de la vieille ville, nous passons plusieurs jours le nez en l’air, juste à se balader, admirant les ruelles, les boutiques, les mers de toits gris foncés (admirés depuis une terrasse de café où l’on savoure une boisson chaude au soleil, et où on peut même enlever nos doudounes!), dégainant l’appareil photo à la moindre opportunité. La ville est vraiment photogénique et super agréable.
On y loge dans un petit hôtel sur les hauteurs, dans une chambre annoncée avec chauffage… et où l’on découvre des murs et des fenêtres pas vraiment étanches, une eau plus que glaciale (dans laquelle je me force malgré tout à faire une lessive, mais on s’abstiendra de douche pour raison de pneumonie ambiante), et une couverture chauffante dans nos draps… haut les coeurs! On pète de froid! Mais toute expérience est un apprentissage (petit scarabée a bien appris), et lors des réservations suivantes on y regarde plutôt deux fois qu’une…
On découvre également des restaurants proposant des brochettes de viandes et de légumes (comme à Yangoon en Birmanie), dont on se régale une ou deux fois. On se décide aussi à tester ces espèces de gros raviolis blancs que l’on voit depuis un moment dans différents pays. À notre grand étonnement, il ne s’agit pas de pâte mais de pain, farci de viande hachée, le tout maintenu chaud par vapeur (ce qui donne cet aspect confus au pain). Pas extraordinaire, mais on est content d’avoir testé.
Après ces premières journées encourageantes, nous rejoignons Chengdu (dans la province du Sichuan, connue pour son poivre) en train de nuit (un premier train de nuit pour le retour sur Kunming, et un second vers Chengdu). Notre bol légendaire (surtout celui de Scott) a voulu qu’une anglophone se trouve juste devant nous dans la file et qu’elle se propose pour nous aider à acheter nos tickets (parce que même avec des phrases pré-traduites dans un carnet, c’est vachement galère en fait).
Le train est très propre et confortable, et par la fenêtre on commence à voir s’accumuler la neige à mesure que l’on avance vers le Nord. Mais les Chinois… crachent… partout, y compris dans les gares et dans les trains… c’est absolument dégueulasse. Ils fument également, que cela soit autorisé ou non, et enfument les wagons sans vergogne. Ils parlent fort, et lorsqu’on leur montre qu’on ne comprend pas, ils se contentent de répéter plus forts… Cette approche de la multiculturalité me laisse perplexe.
À Chengdu, nous dégotons une guesthouse extraordinaire (le mix hostel), mignonette comme tout, à prix raisonnable, avec un restaurant excellent pour pas trop cher. Mais surtout, le tout est chauffé! (sauf les douches communes, mais au moins l’eau est chaude). Et ça, après l’expérience de Lijiang, ça fait vraiment plaisir…
On prend la première journée pour se balader, découvrant au cours de nos déambulations un magasin de sports & aventures où Scott s’achète des chaussure plus chaudes et une nouvelle veste qui nous a tapé dans l’oeil à tous les deux! Le lendemain est consacré à notre expédition vers Leshan, où se trouve un gigantesque bouddha de 71m de haut (chaque oeil fait déjà 3m), taillé dans la roche d’une montagne à une époque visiblement très reculée (au vu du caractère primitif des formes figées et de la maîtrise relative de la technique de la sculpture), estimée être le 8e siècle. Faisant face à la rivière (il a quasiment les pieds dans l’eau), il a été sculpté à partir du haut, la montagne étant progressivement retirée pour libérer la tête, puis le torse, et ainsi de suite de haut en bas. Aujourd’hui, des sentiers (escaliers la plupart du temps) peu rassurants serpentent sur le flanc de la montagne autour du bouddha, jusqu’à ses pieds, épais comme la moitié de ma hauteur…
Le tout est bien sûr envahi de touristes (pour la plupart chinois), et constellé de temples divers nettement moins intéressants.
Mais dans nos esprits, Leshan restera surtout et avant tout le lieu où l’on a trouvé (et dévoré) un canard « laqué » à 48Yuan (6,60 euros)… Entier, laqué jusqu’au bec, coupé en morceau à la machette, et dévoré à mains nues sur un trottoir. On est vraiment des estomacs sur pattes!
La journée suivante, nous allons au sanctuaire des pandas (d’où viennent les pandas de pairi daïza, la classe!), découvrir nos amis poilus… Une journée sympathique, longue surtout (on marche beaucoup, le zoo étant immense). On y découvre des bébés pandas jouant avec tout ce qu’ils trouvent et tentant encore tant bien que mal de gérer la marche, et plus étonnamment des pandas roux, dont la taille et la couleur se rapprochent plutôt du renard. Ils sont très agiles et passent leur vie dans les arbres, sautant de l’un à l’autre au-dessus des touristes pointant leur gopro, tous en rythme.
Enfin, on prend le temps de visiter le mausolée de Wang Jian, un roi du 9e-10e siècle. Le mausolée est un tumulus, c’est-à-dire un tombeau recouvert de terre formant une colline (un peu comme les tombeaux des rois du Rohan dans le seigneur des anneaux). Les objets trouvés dans le mausolée sont exposé dans un petit musée séparé assez intéressant.
Mais surtout, à Chengdu, je découvre pour la première fois un membre de la famille de Scott coté océanien, ce qui me fait soudain réalisé que l’on est plus proche de l’Australie que de la Belgique… Nous rencontrons donc Michael (très grand) et sa copine Nisa (beaucoup moins grande), avec qui nous passons une soirée vraiment agréable, et qui finalement s’installent dans la même guesthouse que nous. La dernière fois que Scott a vu son cousin, c’était 9 ans auparavant lors de son voyage en Australie… à une époque où il pouvait encore le prendre sur ses épaules et le lancer dans la piscine… les choses changent!
Malheureusement cette rencontre est de courte durée, et nous prenons le train et un bus le lendemain pour Fenghuang (province de Xiangxi), une autre ville ancienne et super photogénique, située cette fois le long d’une rivière turquoise pour ne rien gâcher. On galère énormément pour trouver la guesthouse, on marche un bon moment, on se rend compte à quel point google (map) et les Chinois sont pas copains! L’heure avance, et vers 23h, on trouve un hôtel où les réceptionnistes forts sympathiques passent des coups de fil pour nous et nous montrent un point précis sur la map. On arrive donc enfin, fatigués et gelés, à la guesthouse. On a réservé une chambre double, mais la photo sur la réservation montre un lit simple. On nous donne donc une chambre simple… Après de très longues négociations via intermédiaire téléphonique parlant vaguement 3 mots d’anglais, on finit par appeler le site de réservation (agoda), leur expliquer qu’il y a un quiprocco, qu’il est 23h30, qu’il gèle dehors, que la réceptionniste ne parle pas un poil d’anglais, qu’on voudrait juste annuler la réservation et la payer en main propre, et prendre une douche brûlante. Ils ne font pas d’histoire, nous annulent tout ça, on paye en cash. Le lendemain, on la voit mécontente devant son ordinateur avec le site de réservation affiché à l’écran. Environ deux semaines plus tard, on recevait un mail du site nous expliquant que quelqu’un essayait de réclamer ce payement version carte de crédit, en nous demandant si on était d’accord etc. … #bienessayé #bienprofond #nonmais #commentonatropbienfaitdelesappelerpourannulerlesoirmême
Heureusement, on n’est resté qu’une nuit, retournant là où on nous avait aidé la veille, sans le moindre regret (surtout a posteriori)!
Comme à Lijiang, le centre historique est payant, mais cette fois le prix est nettement moins raisonnable. Après de longues hésitations, on s’abstient. Nous prenons une carte et tentons de circuler hors zone payante… jusqu’à ce que tout à coup on réalise qu’on est à l’intérieur… La carte que nous examinons est normalement donnée à ceux qui ont payé leur entrée, et on a du franchir un checkpost sans s’en rendre compte… Franchement, même a posteriori, on n’éprouve pas la moindre culpabilité: le prix était démesurément élevé, pour un centre historique démesurément petit, et au bout du compte pas si incontournable que ça, avec vraiment beaucoup de lieux et de magasins fermés. On apprécie de s’y balader, mais on n’aurait pas payé pour ça.
Après deux journées à saturer la carte mémoire de nos appareils photo et gopro, nous poursuivons notre route vers Zhangjianje (dans la province du Hunnan), dont l’attrait principal est le parc national, qui aurait – affirme-t-on à qui veut bien l’entendre – inspiré les floating mountains du film Avataar… et bien que les cinéastes n’aient jamais rien prétendu de tel, la ressemblance est pourtant frappante!
On passe deux journées complètes à explorer le parc, tant bien que mal dans le froid mordant et la neige, mais les paysages récompensent largement les efforts fournis… Les montagnes sont vertigineuses et étroites, comme des flèches qui transpercent le brouillard et s’élèvent pour dominer les nuages! (et oui, les backpackers sont poètes à leurs heures…).
Dans le parc se trouve également un ascenseur de 326m aux parois de verre… que l’on emprunte dans le sens de la descente, fatigués que nous sommes et inquiets de redescendre dans la neige. Le trajet est certes beaucoup trop court (92 secondes), mais le spectacle vaut (presque) le prix demandé!
Pensée spéciale cependant pour mon gant rembourré gauche, à jamais perdu dans un bus au sein du parc… RIP gant, je ne t’oublierai pas! Après cette désolante perte, nous repartons, toujours en train de nuit, vers la capitale Pékin (ou Beijing en anglais), où aura bientôt lieu le nouvel-an chinois! La ville est gigantesque et atrocement bondée… mais on n’a aucun point de repère: est-ce pire d’habitude (les Pékinois sont-ils partis rejoindre leur famille à la campagne), ou au contraire est-ce pire maintenant (les familles campagnardes sont-elles venues rendre visites à leurs enfants établis dans la capitale, pour le Nouvel-An)?
Nous trouvons sur internet un hotel un peu décentré, mais avec une cuisine! Nous décidons de nous faire plaisir pour l’anniversaire de nos deux ans de voyage (et oui le temps passe!) et réservons. Arrivés sur place, on déchante: on a bien une taque de cuisson, mais pas une poele, pas un bol, pas un seul couvert, et le four est en fait un micro-onde commun à tous l’étage. On tente de garder notre calme face aux réceptionnistes de mauvaise foie et de mauvais anglais… on finit par obtenir une passoire, quelques baguettes, un bol et une assiette, le tout sale et/ou couvert de dépôts noirs… Au final, on n’arrivera jamais à leur faire entendre raison, et on achète une peole – qui s’avèrera être de très mauvaise qualité -, que par principe en emporte avec nous en partant! (mais qu’est ce qu’on va faire d’une poele dans un sac à dos?!?). Qu’à cela ne tienne, on fait des grosses courses au super marché du coin, et on profite un maximum de ce craquage de slip culinaire…
Dans les jours suivants, nous commençons à explorer la ville. On se ballade au gré du vent, prenant la température des lieux, esquivant les foules. Entre la place Tianmen et la cité interdite se trouve un batiment en libre accès, qui domine la place, juste derrière les gradins où sont tournées les images des évènements officiels dans les médias. Tout y est fait en grand, en immense… les portes, les lampions, la hauteur des plafonds… l’ensemble semble avoir été créés par/pour des géants. De là, on a un aperçu sur la place, également gigantesque, chinoise.
Après quelques jours, braves mais effrayés, nous traversons la marée humaine, pour tenter de retrouver Michael et Nisa, qui ont suivi un autre itinéraire que nous, mais qui sont arrivés en même temps à la capitale. Ensemble, nous allons visiter la cité interdite, énorme ensemble de bâtiment dans lequel vivait autrefois l’empereur, sans aucun contact avec le monde extérieur, située juste au bord de la fameuse place Tianmen, célèbre pour être hyper contrôlée: on y accède qu’après avoir été fouillé, chaque lampadaire supporte entre 3 et 6 caméras, la police (en uniforme et en civil) y circule en permanence…
Malheureusement, la cité interdite tourne en horaire réduit, on se contentera donc pour la journée de prendre la mesure de l’ensemble. La cité impériale est carrée, entourée de remparts infranchissables et de douves (gelées en cette période de l’année) arborées où il fait bon se promener. Une colline domine l’arrière de la cité, sur laquelle se trouve un parc et un petit temple très agréables, offrant une vue magnifique sur l’ensemble de la cité impériale (une très bonne première approche)
Au soir, toujours accompagnés de Nisa et Michael, nous nous adonnons à un autre immanquable de la ville: les crêpes de Pékin! Un vrai délice… Il s’agit de très fines crêpes (de riz je suppose), sur laquelle on place des morceaux de canard (pré-tranchés), des lamelles de poireaux et autres verdures, et une sauce brune épaisse et un peu sucrée. Roulez le tout, et savourez à pleines dents! On revient régulièrement dans ce quartier, un hutong (=quartier composé de ruelles et passages étroits) fort sympathique, dont on apprécie le décor (tout en pierres très minérales et en lanternes et boiseries rouges vifs), parce qu’on y trouve de très bons petits restaurant pas très chers, et enfin parce que Michael et Nisa se sont établis tout près aussi. Bref, le quartier devient notre QG, et le canard notre plat officiel!
Le lendemain, on se retrouve très tôt à la gare pour prendre le premier train du matin vers… la grande muraille bien sûr! (à croire que toutes les activités de la ville – et il y a pourtant l’embarras du choix – sont absolument incontournables, voir des symboles/stéréotypes du pays). En réalité, plusieurs sections de la grande muraille sont visitables, mais le plus proche de la ville et le plus facile d’accès est Badaling. Petite astuce: n’allez pas à gauche. De ce coté vous trouverez un téléphérique qui vous amèneras en haut de cette section du mur, et d’où vous pourrez tranquillement suivre la pente…. au milieu de milliers d’autres touristes! Si vous arrivez tot assez, et que vous allez à droite, vous ferez d’une pierre deux coups: travailler vos jambonneau, et prendre des photos où on voit autre chose que des touristes.
Ce n’est que le jour d’après que nous revenons dans la bonne tranche horaire, visiter cette fameuse la cité interdite. L’ensemble est vaste, certes, et magnifique j’en conviens. Néanmoins, de très nombreuses parties étaient fermées lors de notre visite (ce qui n’est annoncé nul part à l’entrée), certaines parties sont payantes en sus du droit d’entrée (collection d’horloge, salle du trésor), et l’ensemble est juste une version plus rassemblée de tout ce que l’on peut voir ailleurs gratuitement en matière de temples et palais, le tout ponctué par un audio-guide pas franchement trépidant…
On passera encore de bons moments ensemble à parcourir leur hutong; mais rapidement, les Australiens repartent et nous poursuivons rien qu’à nous deux l’exploration de la ville. Au passage on change de logement, quittant notre hôtel avec cuisine mais sans casserole, pour un couchsurfing sympa chez des Français, à qui on lègue notre mauvaise poele (ainsi que tout un tas de brols que l’on vient de trier de nos sacs à dos) et avec qui on se partage nos dernières conserves de pâtés de canard et leurs morceaux de comté et de foie gras. On savoure en silence, soudain nostalgiques du pays.
Lors de nos pérégrinations, au détour d’un quartier commerçant, on trouve un grand lac complètement gelé, sur lequel s’amusent tout plein de Chinois sur des patins, des chaises, des vélos améliorés, etc. On reste un moment à les admirer, mi-perplexes mi-amusés mi-étonnés et re mi-perplexes derrière. On va également voir un autre hutong recommandé dans le guide, mais vraiment beaucoup beaucoup trop fréquenté à mon goût. Je n’arrive pas à apprécier le lieu, obnubilée que je suis de ne pas marcher sur les pieds de la personne devant moi, tout en évitant que la personne derrière ne m’écrase les miens. Mon seul autre souvenir du lieu sont les toilettes publiques, sans porte individuelle ni cloison complète… sympa l’urgence intestinale!
Pour nos derniers jours, on hésite enfin entre le temple du ciel (rond, vraiment esthétique et super connu) ou le palais d’été… On opte pour le second, on se retrouve à parcourir le parc qui servait de jardinet de saison à l’empereur. Le seul hic: on est en pleine hiver, et on kiffe sans doute moins que l’empereur, au milieu de arbres nus et des mouchoirs en papiers. Enfin, pour le dernier jour, on s’est gardé la visite du musée national, gigantesque et hyper instructif, et complètement gratuit! On y passe une journée complète, s’étonnant de la mise en valeur des différentes cultures qui se succédées en Chine au cours de l’histoire… Jusqu’à ce qu’on arrive à l’étage consacré au 20e siècle, hyper propagandiste et partial. Le tout m’amuse plus qu’autre chose; Scott en revanche est un peu choqué de la chose.
Mais déjà notre mois s’achève, et nous nous dirigeons vers l’aéroport pour un vol de nuit vers la Corée du Nord… non je déconne! On a plutôt choisi la Corée du Sud.