6 semaines en Corée du Sud
Après un vol de nuit fatiguant, nous atterrissons à Daegu, en Corée du Sud. On attaque par les premiers pas devenus routiniers: changer un peu d’argent, trouver une carte sim, contacter notre hôte, chercher comment se rendre chez lui en transports. À peine arrivés dans le quartier, on tombe sur lui dans la rue; il se baladait dehors en attendant de nous voir arriver. Il nous montre son appartement – grand, cossu, confortable – puis notre chambre. Il nous tend des pantouffles encore emballées qu’il à achetées spécialement pour nous, et nous dit d’aller dormir, qu’on est surement fatigués après un vol de nuit, que quand on se réveillera le déjeuner sera près. Un hôte en or… Dans les jours suivants on cuisine pour lui pour le remercier, on parle facilement. Il est militaire dans l’armée américaine, mais il a choisi de changer de vie et quitte le pays bientot. Il nous rassure sur la situation tendue – selon les médias – avec le voisin nordique: c’est cyclique, tous les ans à la même période il y a des menaces, mais il ne se passe jamais rien.
On prend le temps de se balader dans la ville, tentant de se familiariser avec l’enchevêtrement de magasins, présents autant à rue qu’en sous-sol dans des « tunnels commerçants », et qu’il faut parfois traverser de part en part pour arriver dans la rue que l’on cherche. On trouve la rue des artistes, arborant quelques tags de musiciens, mais dans l’ensemble la ville ne déborde pas d’attraits et on en fait plutot vite le tour.
On part rapidement vers Busan, où nous découvrons le L-Zone, un « exchange langage cafe » qui nous a démarché pour faire du volontariat. En Corée, on apprend à l’école à lire et écrire en anglais, mais jamais à parler! Le L-Zone est donc un café où des étudiants coréens de tous âges viennent pour parler anglais, avec des volontaires de tous horizons. Nos journées prennent assez vite un rythme presque routinier: à midi, le diner est offert (inlassablement les mêmes plats préparés, pas mal mais plutot du niveau de la cantine). Quartiers libres jusque 15h, où nous sommes alors répartis aux différentes tables et où les étudiants commencent à arriver. Nous pouvons parler de tout ce que nous voulons, nous pouvons utiliser nos téléphones ou tablettes (par exemple pour parler de musiques ou de films ou de jeux), nous avons des jeux de cartes et des jeux de société à notre disposition. Deux demi-heures de pause pour souper en alternance avec le binome à notre table, puis c’est reparti jusque 22h. Voici une vidéo que Scott a réalisé pour le volontariat :
Après quoi, tous les volontaires se rendent au minimarket au coin de la rue et prenne un verre, d’une boisson typique à la Corée appellée « soju ». De base, ça goute le détergent. Mais la boisson est déclinée au gout orange, fruits rouges, etc qui passent nettement mieux! Peut-être un peu trop. En général après 3 sojus duement consommés sur les tables à l’extérieur du minimarket, on décide tous qu’il fait trop froid et l’on poursuit la soirée… au karaoké bien sûr! Une institution ici, peut-être plus encore qu’au Vietnam. Et soudain il est 4h du matin et vous ne comprenez pas comment vous vous êtes retrouvé à chanter « let it go! » à pleins poumons… C’est en général l’heure où l’on décide de rentrer. Une maison (en réalité le dernier étage d’un immeuble) est mise à disposition d’une vingtaine de volontaires répartis dans 4 chambres-dortoirs, où nous allons nous effondrer. Vers midi, vous émergez au doux sons des malades de la veille, et pensez à prendre une douche et aller diner… et la journée recommence!
Scott et moi étions les doyens, et au bout de trois soirs d’affilée, on était au bord de l’agonie. Au bout de quelques jours de plus (même sans sortir!), je demandais en pleurant de fatigue aux responsables si il y avait des lieux plus calmes pour dormir… Que voulez-vous, après tout on n’a plus 20 ans!
On prend néanmoins le temps d’aller viviter en amoureux un temple à l’extérieur de la ville, découvrant un nouveau style d’architecture, très équilibré et symétrique, aux toitures complexes et colorées. Je me joins également à une expédition avec quelques autres volontaires, vers un temple situé sur une plage, presque les pieds dans l’eau, très photogénique et agréable à l’air salé du grand large!
On observe également avec effarement le nombre de boutique de beauté au mètre carré! Les Coréennes sont extrêmement apprêtées, et très très maquillées (l’un de nos hôtes en couchsurfing nous explique d’ailleurs que son épouse coréenne prend minimum 40 minutes pour se préparer… à aller chercher un MacDo en takeaway)! Lorsque je demande aux autres volontaires ce qu’ils pensent des Coréennes, ils me répondent « je ne sais pas, je ne les ai encore jamais vue »… Dans les boutiques, on trouve énormément de produits « whitening », destinés à vous blanchir agressivement la peau, voir à la décaper, pour ressembler à ces Européennes si fantasmante… si seulement elles savaient à quel point nos messieurs fantasment sur les Asiatiques! On apprend également dans la foulée que beaucoup d’ébats sont plutot passifs puisqu’aucun des deux ne sait vraiment quoi faire, et si le sexe est nul, c’est forcément à cause de la fille. Elles se font donc massivement opérer pour se rendre plus étroite… rien que l’évoquer me fait souffrir! Plus largement, elles se font opérer pour un oui pour un non, les plus grand, le nez plus fin, les pommettes plus hautes, les fesses plus plates, et j’en passe.
On découvre également pour la première fois des burgers sans pain, remplacé par deux « tranches » de riz compacté. Et on trouve ça extraordinairement génial!
Après ces 3 semaines éprouvantes, Scott et moi reprenons la route vers Gyeongju où nous sommes reçu par un hôte néo-zélandais marié depuis 15 ans à une Coréenne (qui n’est pas là pour le moment). La ville est l’ancienne capitale de l’un des trois royaumes établis dans le passé sur le territoire coréen. On y trouve quelques sites archéologique et des musées interactifs qui les mettent en valeur, mais surtout des tumulus, des tombeaux recouverts de terre, donnant un aspect artificiellement très vallonné au paysage. On visite également un musée et savourons particumièrement son jardin, avec des petites statuettes cachées partout dans les plantes, et son arbre décoré de feuilles dorée clïnkant gentiment au vent. On partage enfin un resto-burger avec notre hôte, et en chemin, observons le starbuck le plus classe du monde! En discutant, nous en apprenons plus sur les Coréennes. Très très maquillées, elles ne sortent jamais sans être apprêtées. Il nous raconte comment il y a peu, il a du l’attendre plus d’une demi heure… pour aller chercher un fast-food en take-away…
Nous quittons Gyenongju pour Jeonju (attention à la prononciation! Vous pourriez vous retrouver loin de l’endroit visé), où nous sommes accueillis chez un jeune fille
Jeonju comprend un centre historique traditionnel reconstitué, donné à la ville un aspect à la fois fake et très charmant. On arrive dans le quartier en longeant une belle église, d’où sortent de très nombreux Coréens en habits traditionneles. Persuadés d’être tombés sur un mariage, on dégaine l’appareil photo et immortalisons les invités. Mais nous remarquons vite que la ville entière regorge de personnes en habits, enfilés par-dessus leurs jeans et leurs basquettes de sport. C’est ici un business, un magasin sur deux vous propose de louer une tenue… On trouve également des fabrications de sake, et d’innombrables magasins de souvenirs. On prend aussi le temps d’aller voir un musée de la caligraphie, très petit et sans explications.
Nous continuons notre périple vers Suwon, une ville médiévale ayant gardé et rénové une bonne partie de ses anciens murs. Après avoir sympathisé et partagé du bon whisky, notre hôte nous emmenera à la nuit tombée sur plusieurs sections éclairées… Vraiment super beau!
On ne reste pas longtemps à Suwon, et rejoignons assez vite Seoul, notre dernière étape. On y est accueilli par une jeune fille et son frère, qui partagent un appartement et se lance pour la première fois dans l’expérience du couchsurfing. Ils se montrent absolument adorables avec nous. Ils nous soignent aux oignons, et se cassent la tête pour nous faire un repas non-piquant… une fondue japonaise (la Corée n’est décidément une ressource gastronomique pour nous).
De ce confortable QG, nous partons explorer la ville. On découvre d’abord un musée de la guerre, qui retrace de façon claire et pertinente le passé coréen et plus particulièrement la guerre de Corée et l’histoire de la séparation entre le Nord et le Sud (on y apprend notamment que la guerre est toujours officiellement en cours, et la frontière est en réalité une sorte de ligne de front stabilisée). Mais le musée a plus grande vocation: celle de retracer l’histoire de toutes les guerres dans le monde, et propose des lignes du temps montrant en parallèle l’évolution des conflits dans différentes partie du monde. Bref, même si la thématique est intrinsèquement violente, le musée est hyper intéressant. On le recommande chaudement!
On visite également deoksugung, un palais royal du 15-16e siècle. En fait un ensemble de plusieurs batiments parsemés dans un parc longeant le musée d’art contemporain, et dans lequel se tient un concert classique ma foi fort agréable. Mais on se détourne rapidement pour suivre le changement de garde qui a lieu par hasard à ce moment là. On est impressionnés par les couleurs de leurs tenues et par les instruments de musiques qui accompagne leur parade.
Une fois la parade terminée, on se balade dans les rues alentours, et on tombe sur un vendeur de gauffres belge du Limbourg… on oscille entre la joie de retrouver un élément familier et la perplexité de cette attribution provinciale. On poursuit notre route vers un autre musée d’art dont la description semblait intéressante, mais dans les faits un peu trop contemporains et conceptuel pour nous.
Au détour d’un batiment très arondi et futuriste, on tombe également sur un évènement lié au monde de la mode (un défilé ou quelque chose comme ça). On ne peut bien sûr pas entrer sans ticket, mais on circule au milieu de la foule rassemblée pour l’occasion, mi-amusés mi-estomaqués par le style des gens. Scott s’amuse comme un fou sur ce terrain de jeu photographique, saissant à deux mainscette opportunité de faire des portraits atypiques. On ressent néanmoins fortement le culte des apparence et le mépris ambiant envers nous, simple backpackers en t-shirt decathlon…
Et c’est donc toujours en tenue décontractée, mais totalement assumée, que nous rejoignons l’aéroport pour nous rendre vers…. le putain de JAPOOOONNNN!!!!!!!!!
Petit regret pour la DMZ, la zone coréenne démilitarisée, qui peut se visiter! J’aurais aimé aller montrer mes fesses aux soldats nord-coréens. Et plutot grosse déception sur la nourriture coréenne.. réputée surtout pour son kimchi, du choix fermenté et pimenté, très très piquant, rouge, immangeable, et causant des ulcères à la totalité du système digestif; et pour son bbq coréen,
quelques photos en vrac de la Corée du Sud :